La semaine avait été infernale. La nuit avait été agitée. Alain Champagne avait réussi à dormir quelques heures. Sa femme Joanne, elle, avait à peine dormi.
Alain a demandé à ses deux enfants de se rapprocher. Samedi, dans la journée, Amélie, Joanne et Alain sont retournés à Montréal, au condo. Amélie a dormi au chalet, ce soir-là, avec ses parents. Alain, dubitatif, se souvient d’avoir dit à la résidente, au téléphone : « Ma fille vient de faire une tentative de suicide. Mais le corps, pas dupe, a résisté, il n’a pas voulu collaborer au plan suicidaire de l’esprit épuisé et tourmenté d’Amélie. Textos de la voisine : on a retrouvé ses sandales et son cellulaire, sur le quai… Mathieu a alerté sa mère et Joanne n’a fait ni une ni deux : direction l’hôpital Douglas, aux urgences psychiatriques. Mais la tête d’Amélie, elle, n’allait pas du tout. Dormir devenait de plus en plus difficile pour Amélie. À 15 ans, Amélie a commencé à souffrir de symptômes bizarres. La nuit avait été agitée. La semaine avait été infernale.
Aux prises avec des symptômes de la maladie de Lyme, Amélie Champagne a mis fin à ses jours le 11 septembre. La coroner en chef du Québec, Pascale Descary, ...
Ce n’est pas vrai qu’on traite la santé mentale sur le même plan que la santé physique, et c’est pour ça qu’il faut avoir des soins universels pour tous. « Les audiences permettront à toute personne d’intérêt de s’exprimer concernant les circonstances de ce décès afin d’en analyser tous les facteurs contributifs, et ce, en vue de proposer des pistes de solutions pour une meilleure protection de la vie humaine », souligne le Bureau du coroner dans un communiqué. Moi, je n’accepte pas que dans une société aussi riche que le Québec, parce qu’il y en a de l’argent au Québec, qu’on échappe des vies comme ça », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire. Amélie Champagne devait consulter un médecin du CHUM quelques jours après son admission à Sherbrooke, mais elle s’est suicidée la veille de son rendez-vous. Plus tôt dans la semaine, elle avait consulté un psychiatre à l’hôpital Douglas après avoir confié à son frère vouloir mettre fin à ses jours, épuisée d’endurer de la douleur. La jeune femme de 22 ans s’est suicidée le 11 septembre après avoir été échappée par le système de santé, selon son père.
La coroner en chef du Québec annonce la tenue d'une enquête sur la mort d'une jeune fille diagnostiquée avec la maladie de Lyme qui s'est suicidée.
Champagne a également déploré le manque de soins psychiatriques. «Vous me remettez ma fille dans un état qui est probablement pire que quand elle est rentrée, on lui parle constamment, elle ne dort pas, elle est probablement plus épuisée que quand elle est rentrée. • À lire aussi:
On ne peut dire qu'il s'agit d'une situation unique. Elle a eu droit à la même indifférence de la part de l'hôpital de Sherbrooke que de ...
Et si aujourd’hui nous sommes confrontés à l’horreur de ce qu’elle et sa famille ont subi, c’est parce que son père, Alain Champagne, a rassemblé toute l’énergie et la résilience d’un père en deuil de son enfant pour dénoncer ce système qui abandonne ses jeunes. Elle avait aussi besoin d’un système qui croit en sa souffrance, qui prend sa détresse au sérieux et qui répond présent lorsque sa vie est en danger. Amélie a décidé de se libérer du mal qui la rongeait le 11 septembre dernier.
La coroner en chef du Québec, Me Pascale Descary, a ordonné la tenue d'une enquête publique portant sur le décès d'Amélie Champagne, survenu le 11 septembre ...
« L'enquête publique vise à faire la lumière sur la cause et les circonstances du décès de Mme Champagne. « Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, à l'image des autres établissements impliqués dans la trajectoire de soins, offrira son entière collaboration à l’enquête publique du coroner. Dans le contexte, nous ne commenterons pas ce dossier afin de respecter la confidentialité et le processus d’enquête.
Atteinte de la maladie de Lyme, la jeune femme de 22 ans s'est enlevé la vie. Amélie Champagne souffrait d'anxiété, après des années de symptômes pour lesquels ...
L’enquête publique tentera de déterminer si le système a failli à sa tâche en santé mentale. Au fil du temps, Lyme l'a essentiellement kidnappée», a fait savoir M. Amélie Champagne souffrait d’anxiété, après des années de symptômes pour lesquels elle n’a reçu un diagnostic qu’en juin dernier.
Dans son éditorial, Patrick Lagacé revient sur le suicide bouleversant d'Amélie Champagne, 22 ans, qui souffrait de maladie mentale.
On peut dire ça quand on a un problème de genou, on peut dire ça quand on a un problème de santé mentale. On manque de lits, on manque de places, on manque de personnel, et ça, ça a un effet sur la qualité des soins. « Il y a une enquête du coroner dans le cas d’Amélie Champagne.
Dans son message, M. Champagne déplorait que sa fille ait traversé «des années d'errance médicale au Québec», pour finalement obtenir un test dont le résultat s ...
Le psychiatre pense également que renvoyer la jeune fille à l’hôpital de Montréal n’aurait pas dû arriver. «La prise en charge au niveau détresse psychologique a été absente et ce n’est pas juste qu’elle a été absente, ma fille a été rejetée du système», a-t-il martelé. «Moi ce qui me frappe c’est qu’on dirait que les cliniciens en psychiatrie [...] ont manqué d’options», a-t-il expliqué en entrevue à TVA Nouvelles. Tant qu’à moi si vous me la remettez comme ça, vous risquez d’avoir une mort sur la conscience», a raconté M. «Vous me remettez ma fille dans un état qui est probablement pire que quand elle est rentrée, on lui parle constamment, elle ne dort pas, elle est probablement plus épuisée que quand elle est rentrée. La jeune fille avait été hospitalisée pour une première tentative de suicide et avait finalement été renvoyée chez elle.
Le père d'Amélie Champagne croit que le système de santé québécois a rejeté sa fille.
C’est un problème de rejet», déclare-t-il. Le premier essai a eu lieu au début du mois de septembre. «J’avais le sentiment qu’on se préoccupait plus de la bureaucratie, à la limite, que de la santé de notre fille. Le père raconte que le personnel de l’hôpital lui aurait répondu que «son dossier médical indique une adresse à Montréal, donc on ne peut pas la prendre en charge localement et votre fille a exprimé le désir également de quitter l’urgence». «C’est un rendez-vous qui a duré malheureusement 25 minutes avec une prescription de pilule pour dormir et Amélie était de retour à la maison ce soir-là», explique le père. Le père d’Amélie Champagne, cette jeune femme de 22 ans atteinte de la maladie de Lyme qui a récemment mis fin à ses jours, croit que le système de santé québécois a rejeté sa fille.